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Élections américaines : comment réagira la Bourse? - SFL - DSFRI

Élections américaines : comment réagira la Bourse?

À quelques jours des élections présidentielles aux États-Unis, que nous enseigne l’histoire sur le comportement des marchés financiers dans un tel contexte? 

08 octobre 2024

Le 5 novembre prochain, les électeurs américains éliront leur prochain président, de même que les 435 membres de la Chambre des représentants et 34 des 100 personnes qui composent le Sénat. Comment se positionneront les marchés au lendemain des résultats? Comme toujours en matière financière, le passé n’est pas garant du futur et il serait téméraire de formuler des prédictions. Néanmoins, voici quelques faits historiques qui fournissent un éclairage intéressant.  

1. Trump ou Biden? 

Jetons d’abord un œil sur le passé récent. Difficile d’imaginer deux présidences plus différentes que celles de Donald Trump et de Joe Biden. Laquelle des deux s’est avérée la plus favorable aux investisseurs? Des analystes ont comparé le rendement de l’indice S&P 500 pour les trois premières années et demie de chaque mandat. Leur constat : des rendements à peu près équivalents dans les deux cas, ce qui suggère que des facteurs macroéconomiques comme la productivité des entreprises et la politique monétaire importent au moins autant, pour les marchés, que le locataire de la Maison-Blanche. 

2. Il peut être risqué de mêler la politique et l’investissement 

Cela dit, qu’en est-il du long terme? Considérons d’abord deux scénarios théoriques. Scénario 1 : une personne a investi 10 000 $ dans la Bourse américaine en 1950 et n’a gardé son argent investi que sous des présidences républicaines. Son rendement annuel moyen après toutes ces années ? Environ 2,8 %, pour un capital de quelque 77 000 $. Scénario 2 : elle a placé la même somme mais n’a gardé son argent investi, au contraire, que sous des présidences démocrates. Son rendement : environ 5,11 %, pour un total d’un peu plus de 405 000 $. La différence ne s’explique sans doute pas seulement par la couleur de la présidence : des facteurs financiers, économiques et géopolitiques peuvent aussi avoir joué.  
 
En fait, le vrai enseignement se situe dans la troisième ligne du graphique, qui montre que le rendement annuel moyen de cet investisseur aurait été de 8,05 %, pour un capital de 3,1 millions de dollars aujourd’hui, s’il était resté investi en tout temps. 

Voici des chiffres encore plus éloquents. On fait ici le même exercice, mais on remonte à aussi loin que 1900. Conclusion : s’il peut être tentant d’ajuster son portefeuille en fonction des politiques des candidats à la présidence, l’histoire montre qu’il est rentable de rester fidèle à sa stratégie à long terme, et surtout de maintenir sa présence dans les marchés.  

3. La composition du Congrès est aussi à considérer 

Le principe de la séparation des pouvoirs fait en sorte que le président partage le sien avec le Congrès, qui est constitué de la Chambre des représentants et du Sénat. On peut avoir l’impression qu’un pouvoir divisé entraîne une paralysie de l’État. C’est peut-être parfois le cas, mais les marchés financiers semblent s’accommoder plutôt bien de cette situation, sans doute parce qu’elle favorise la stabilité et empêche la mise en place de mesures radicales. En fait, depuis les années 1950, les rendements annuels moyens les plus élevés ont été obtenus lorsque la présidence était démocrate et le Congrès, entièrement républicain. 

4. La théorie du cycle électoral, vous connaissez? 

Une théorie élaborée dans les années 1960 soutient que le rendement de la Bourse a tendance à suivre un « cycle électoral présidentiel » et à varier selon les années du mandat. Selon cette théorie, le rendement annuel moyen des marchés, exprimé par la progression de l’indice S&P 500, aurait tendance à être beaucoup plus élevé lors de la troisième année du mandat présidentiel. 

D’autres études, basées sur l’indice Dow Jones, indiquent que les rendements prennent effectivement du tonus dans la seconde moitié du mandat, en particulier la troisième année.  

Avant de prendre ces théories au pied de la lettre, il convient de rappeler que les élections n’ont lieu qu’aux quatre ans et que cela limite donc la taille de l’échantillon.  

5. La volatilité pourrait être de la partie 

Le graphique suivant permet d’avoir une idée de la volatilité des rendements pour chaque année du cycle présidentiel. On voit que la troisième année est également celle où l’écart entre le plus bas rendement obtenu et le plus haut est le moins prononcé. En revanche, la quatrième année du mandat – celle où nous sommes présentement – est celle où cet écart est le plus grand. 

Notre dernier graphique va dans le même sens. On voit ici que, lors des années électorales, la nervosité des investisseurs, exprimée par l’indice de volatilité VIX, croît dans les six mois qui mènent à l’élection, puis décroît dans les six mois suivants. 

Et si les marchés pouvaient prédire les résultats? 

Si toutes ces théories ne vous ont pas étourdi, en voici une dernière. Certaines études ont en effet montré une corrélation entre le rendement de l’indice S&P 500 durant les trois mois qui précèdent l’élection… et les résultats du vote. Si le rendement est positif, le parti qui détient la présidence aurait 8 chances sur 10 de rester au pouvoir. Mais s’il est négatif, il aurait seulement 1 chance sur 10. À chacun de tirer ses conclusions! 

 

En terminant, rappelons encore que le passé n’est pas garant de l’avenir, que des statistiques peuvent mener à des conclusions différentes selon les variables et les périodes utilisées et, surtout, qu’être fidèle à sa stratégie s’avère souvent un meilleur choix que de prendre des décisions à long terme sur la base des événements à court terme. 

Néanmoins, si les élections du 5 novembre sont un motif de préoccupation pour vous, n’hésitez pas en parler à votre conseiller.