Retour au haut de la page

Nous avons sélectionné Ontario pour vous. Ce n’est pas le bon lieu? Vous pouvez le changer à tout moment.

La perte d’un être cher : plus coûteux qu’on ne le croit - SFL - DSFRI

La perte d’un être cher : plus coûteux qu’on ne le croit

Comment ne pas être pris au dépourvu lors du décès d’un proche? À la douleur du moment s’ajoute la nécessité de prendre une foule de décisions dont les conséquences peuvent être importantes. Voici quelques points de repère pour s’y retrouver.

13 septembre 2023

Toute personne qui a dû s’occuper des arrangements funéraires d’un proche vous le dira : le deuil s’accompagne très rapidement d’une foule de formalités, tant du point de vue logistique que du point de vue légal.

Immédiatement après le décès

Immédiatement après le décès d’un proche, les obligations prennent vite le pas sur les émotions. Il faut prendre entente avec une maison funéraire pour procéder au transfert du défunt et à sa préparation, aviser les autorités civiles, s’assurer que le certificat de décès soit émis, publier un avis de décès et planifier la suite des choses : envisage-t-on une crémation ou une inhumation, y aura-t-il une cérémonie et si oui, où aura-t-elle lieu, de quelle nature sera-t-elle et quels intervenants seront requis? 

Les maisons funéraires offrent généralement une aide complète pour ces démarches, mais celle-ci comporte évidemment un coût. En outre, il faudra parfois prendre des dispositions directement avec le lieu de culte et le cimetière, le cas échéant, de même qu’avec le célébrant. 

Selon les choix qui seront faits, l’ensemble des procédures pourrait se solder par une note allant de 2 500 $, dans le cas d’une crémation directe sans plus de cérémonie, à 15 000 $ voire davantage, dans le cas d’une cérémonie suivie par la mise en terre d’un cercueil. À cet égard, les cimetières offrent généralement des concessions familiales permettant d’inhumer un certain nombre de cercueils et/ou d’urnes. Signe que les coûts sont de plus en plus lourds à supporter, certains offrent même des concessions partagées avec les défunts d’autres familles. 

Les coûts indirects

À ces dépenses, peut s’ajouter un coût plus difficilement quantifiable, mais réel. Des études montrent en effet que les personnes qui vivent un deuil voient leur vie perturbée à bien des égards. Qu’on pense seulement à la tâche de « vider la maison » : cette opération peut s’avérer à ce point longue et pénible que des entreprises offrent leurs services pour le faire – moyennant rétribution, bien sûr. 

Parmi toutes ces sources de perturbations, certaines peuvent compromettre la capacité de fonctionner en société ou de s’acquitter de ses tâches professionnelles : pas moins d’une personne sur quatre doit s’absenter du travail. 

Le règlement de la succession

La gestion immédiate du décès n’est en fait que le début d’une longue suite de démarches qui consistent à « fermer les livres » de la personne décédée : le règlement de la succession. Cette opération, qui peut s’étendre sur plus d’un an, comporte une foule de procédures auprès des institutions financières et des autorités civiles, notamment l’inventaire de l’actif du défunt, le règlement de ses dettes, la production de sa dernière déclaration de revenus, et la distribution des avoirs après paiement des impôts et des dettes. 

Cette tâche peut s’avérer coûteuse, en temps comme en argent, pour le liquidateur de la succession. Plusieurs préfèrent la confier à des professionnels, dont les services sont tarifés parfois sur une base horaire (jusqu’à plus de 400 $ l’heure), parfois en pourcentage de la valeur de la succession (de 2,5 % à 5 %). 

Le coût des dernières années

Enfin, il faut savoir que tous ces coûts s’ajoutent parfois à de lourdes dépenses antérieures au décès. Des recherches montrent que les dépenses de santé d’une personne dans les trois dernières années de sa vie peuvent représenter jusqu’au quart de tout ce qu’il en coûtera pour sa vie entière. Les soins de santé d’une personne de 80 ans et plus seraient même sept fois plus coûteux que ceux d’une personne de moins de 65 ans. 

Les Canadiens disposent de systèmes de santé publics qui prennent en charge une partie de ces dépenses. Mais il est aussi possible qu’une portion non négligeable soit assumée par la personne ou par ses proches, ce qui pourrait réduire les ressources financières disponibles après le décès. 

Que faire ?

On pourrait croire que toutes ces dépenses sont un faux problème, puisqu’elles seront remboursées au terme du règlement de la succession. Le hic, c’est que plusieurs d’entre elles doivent être faites avant de connaître la valeur nette de la succession et, peut-être, de constater que celle-ci est insuffisante. En outre, bien que des prestations de décès soient offertes par le Régime de pensions du Canada et le Régime de rentes du Québec, celles-ci ne se chiffrent qu’à 2 500 $ et pourraient donc s’avérer très loin du compte. 

Pour éviter à vos proches de se retrouver devant des choix financiers difficiles à votre décès, trois précautions pourraient donc être envisagées : 

  • régler maintenant la question des arrangements funéraires et procéder aux achats conséquents, y compris celui d’une concession au cimetière si tel est votre choix; 

  • faire connaître vos volontés à vos proches pour ce qui est de vos funérailles, ce qui leur évitera de s’interroger ou d’en débattre; 

  • prendre des dispositions pour que des liquidités suffisantes soient disponibles rapidement après votre décès; le moyen le plus usuel est celui d’une assurance vie qui procurera à vos proches la marge financière nécessaire pour prendre des décisions en toute quiétude. 

Évidemment, votre conseiller peut vous prêter assistance et vous proposer un plan global qui tiendra compte de la perspective d’un décès comme de l’ensemble de vos besoins financiers.