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Les enjeux du télétravail - SFL - DSFRI

Les enjeux du télétravail

Avec la pandémie, des milliers d’employeurs et de travailleurs ont découvert les multiples facettes du télétravail. Ce dernier serait-il la voie de l’avenir? Une question d’importance pour les propriétaires d’entreprises.

17 septembre 2020

Qu’adviendra-t-il du télétravail après la pandémie de la COVID-19? De plus en plus de personnes s’attendent à ce que les entreprises offrent à leur personnel de travailler de la maison au moins une partie du temps. Une fois les considérations de santé écartées, des facteurs comme le coût des loyers, de même que le temps, les frais et le coût environnemental liés aux déplacements, motiveraient cette décision.

Il pourrait être encore trop tôt pour établir des scénarios. Voici cependant un état de la question, en 7 enjeux clés.
 

1. Quelles sont les intentions des entreprises?

Pour l’instant, ce qu’on en connaît émane de divers articles dans les médias. Par exemple, récemment, une des provinces canadiennes, le Québec, disait vouloir conserver de 10 à 30 % de ses fonctionnaires en télétravail. Déjà, le télétravail lui aurait fait économiser quelque 18 millions de dollars depuis le début de la pandémie.


Des données de Statistique Canada parues en juillet pourraient donner une idée plus précise de ce qui nous attend à l’échelle du pays. Comme on peut le voir ci-dessous, environ 13 % des entreprises avaient déjà plus du cinquième de leur main-d’œuvre en télétravail avant la pandémie. Après celle-ci, c’est environ 19 % qui devraient être dans cette situation.

Graphique linéaire montrant qu’avant la pandémie, 12,7 % des entreprises canadiennes avaient au moins un cinquième de leur personnel en télétravail. La courbe monte ensuite à 29 % le 29 mai, au milieu du confinement. Après la pandémie, 18,9 % des entreprises prévoient conserver la même proportion de leur main-d’œuvre en télétravail.

 

Autre éclairage : selon un sondage de la firme OVHcloud, une entreprise sur deux, au pays, estimerait ne pas être en mesure de fonctionner en télétravail à long terme, en raison des coûts et des enjeux de technologie, de cybersécurité et de protection des renseignements.
 

2. Qu’en est-il des PME?

Ces perspectives varient selon le secteur, l’âge de l’entreprise et sa taille. Par exemple, les plus petites entreprises seraient beaucoup plus à même de favoriser le télétravail. La chose semble plus difficile pour les plus grandes PME, peut-être parce qu’on retrouve dans ce groupe davantage d’entreprises manufacturières. Donnée intéressante : les entreprises qui appartiennent à un propriétaire majoritaire (comme le fondateur) se situent sous la moyenne nationale quant aux plans de télétravail.

Graphique à colonnes montrant que les plans post-pandémie ne sont pas les mêmes pour toutes les entreprises. Alors qu’environ 18 % des entreprises d’un à quatre employés comptent maintenir au moins un cinquième de leur personnel en télétravail, à peine 6 % des entreprises de cinq à 19 employés comptent le faire. Le chiffre est d’aussi peu que 4 % pour les entreprises de 20 à 99 employés, et d’environ 7 % pour les entreprises de 100 employés ou plus. Fait intéressant, les entreprises qui appartiennent à un propriétaire majoritaire comptent le faire dans une proportion d’environ 13 %.

 

3. Vers une formule hybride?

Une solution fréquemment évoquée est celle de l’emploi hybride qui permettrait au personnel de travailler ou non en télétravail, ou encore d’être en télétravail une partie du temps. Dans un article publié dans Wired, le fondateur d’une entreprise fonctionnant exclusivement en télétravail met en garde contre cette tentation. Selon lui, la solution hybride crée deux expériences fondamentalement différentes pour les employés, et une hiérarchie implicite qui défavorisera certains d’entre eux. L’auteur plaide pour des solutions 100 % télétravail… ou 100 % bureau. Lire cette opinion (en anglais seulement).
 

4. Quels sont les bénéfices anticipés?

Par ailleurs, les bénéfices anticipés pourraient être considérables. Selon un sondage réalisé par l’Université de Toronto, 83 % des travailleurs souhaitent se voir offrir un modèle de travail différent de celui qu’ils avaient avant la crise. Les employeurs pourraient gagner à répondre à cette attente, puisque le stress, les déplacements épuisants et les interruptions de travail fréquentes coûteraient des milliards par année. On s’attend aussi à ce que plusieurs se départissent d’une portion de leur espace de bureau, ce qui engendrerait d’autres économies. Dans l’ensemble, selon des chiffres publiés dans Forbes, chaque télétravailleur représenterait des économies de quelque 10 000 $ US par année pour l’employeur.
 

5. Quelles surprises pourraient nous attendre?

Les retombées plus globales du télétravail font l’objet de plusieurs inquiétudes. Parmi celles qui sont plus souvent citées :

  • Baisse de la productivité
    Un sondage récent mené dans une grande ville canadienne montre que le télétravail serait moins productif pour plusieurs entreprises. À souligner cependant que d’autres études montrent une augmentation de la productivité. Le débat reste ouvert.
  • Centres-villes dévitalisés
    Selon des chercheurs, la densité urbaine accroîtrait la productivité des travailleurs tout en minimisant leur empreinte carbone, et elle favoriserait les échanges et l’innovation.
  • Délocalisations et modulations salariales
    Certains experts estiment que, si leur présence physique n’est plus essentielle, des employés pourraient se trouver en concurrence avec des personnes d’ailleurs au pays (ou dans le monde), que les entreprises pourraient embaucher à moindre coût.

 

6. Le travail comme milieu social

Un autre effet discuté concerne le rôle social du milieu de travail, qui ne serait pas négligeable, si on se fie aux données ci-dessous, tirées d’un sondage de la Nazarene University. La question semble donc se poser : une fois le travail « livré » à partir de la maison, avec qui discutera-t-on spontanément des autres choses de la vie?

Diagramme constitué de deux ensembles de graphiques circulaires résumant les résultats d’un sondage sur le travail comme milieu de vie. Dans le premier, on voit la proportion du temps passé au travail à échanger sur des sujets non reliés au travail. Ainsi, 30 % des répondants disent y consacrer quelques minutes, 30 % moins de 30 minutes, 22 % de 30 à 60 minutes et 18 % plus d’une heure. Dans le deuxième ensemble, on voit les sujets abordés. Ainsi, 58 % des répondants disent parler de leur vie amoureuse, 53 % de questions de santé, 33 % de questions financières et 64 % de conflits avec des collègues.

 

7. Aussi une question de finances personnelles

Enfin, on estime que les entreprises qui favoriseront le télétravail devront compenser leurs employés pour leur installation à domicile : poste de travail, chaise ergonomique, ordinateur, connexion Internet haut débit, etc. Cela n’aurait pas toujours été le cas depuis le début de la pandémie. Selon une étude de l’Université McGill, un employeur devrait rembourser entre 5 000 $ et 16 000 $ par année à son employé en télétravail.

Ajoutez à cela les questions sur la déductibilité des frais de bureau par le télétravailleur – qui n’irait pas toujours de soi – et vous avez une idée de la complexité des choix qui attendent les entreprises et leurs employés!

 

 

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Un conseiller DSFRI se fera un plaisir ​d’approfondir le sujet avec vous.