Une étude de la firme Morgan Stanley révélait en début d’année que plus de la moitié des investisseurs particuliers avaient l’intention d’accroître la part de leurs placements dédiée à l’investissement responsable en 2024. Plus encore, 70 % de ces personnes estimaient que ce type de placements pouvait engendrer de meilleurs rendements que des placements qui ne s’inscrivent pas dans une approche responsable.
Ce qui soulève une question : qu’est-ce qui différencie, précisément, un placement « responsable »?
Trois lettres à retenir : ESG
Dans le monde financier, l’investissement responsable correspond à la prise en compte, dans les décisions d’investissement, de trois grands volets réunis sous l’acronyme « ESG » : environnement (E), social (S) et gouvernance (G). Dans le premier volet, on retrouve notamment les enjeux liés au climat, à la transition énergétique, à l’épuisement des ressources et à la gestion de l’eau. Dans le deuxième, on retrouve entre autres les préoccupations relatives aux droits de la personne, au travail des enfants ou aux relations avec les peuples autochtones. Enfin, le troisième volet recouvre, tout particulièrement, des critères relatifs à la rémunération des dirigeants, à la composition des conseils d’administration, de même qu’à la diversité, à l’équité et à l’inclusion dans les entreprises.
Un fonds commun de placement* « responsable » investit donc votre actif en fonction de l’un ou l’autre de ces critères ou, possiblement, en fonction des trois à la fois. Les gestionnaires de fonds qui s’inscrivent dans une approche responsable, ou durable, doivent sélectionner chaque entreprise avec soin. Ils peuvent aussi être signataires des Principes pour l’investissement responsable des Nations Unies (les PRI), lesquels viennent avec des obligations.
Ce que recherchent les investisseurs
Comme on peut le voir, les critères pour investir de façon responsable sont nombreux, et ceux qui importent le plus varient d’une personne à l’autre. Les données suivantes, tirées de la même étude, en donnent une petite idée. Comme on peut le voir, même si le climat est la préoccupation numéro 1, il est loin d’être le seul enjeu ESG cher aux investisseurs.
C’est pourquoi il est bon de savoir que l’offre de solutions en investissement responsable s’est beaucoup raffinée au cours des dernières années. Il vous est possible de trouver des fonds communs de placement qui refléteront vos convictions personnelles et pourraient faire de votre épargne un réel levier de changement, en lien avec les enjeux qui comptent pour vous.
Le graphique ci-dessous en fournit une illustration. Il permet de voir les principaux champs d’action priorisés par les gestionnaires d’actifs canadiens qui souscrivent à une approche responsable. Ces données sont recueillies annuellement par l’Association pour l’investissement responsable (AIR).
Mais est-ce rentable?
Reste évidemment la question du rendement. Selon les promoteurs des PRI, l’investissement responsable ne signifie pas qu’il faut sacrifier le rendement de son portefeuille de placement. L’approche permettrait, au contraire, d’améliorer le rapport risque-rendement en identifiant des risques et des opportunités qui, autrement, passeraient sous le radar. Par exemple, une entreprise qui est proactive pour ajuster ses opérations aux risques climatiques sera probablement mieux préparée face à des événements météorologiques extrêmes. De la même façon, une entreprise qui se soucie du bien-être de ses gens aura probablement un faible taux de roulement du personnel, ce qui pourrait se refléter positivement sur sa productivité. Autre exemple, une entreprise qui développe des technologies innovantes pour la production d’électricité sera vraisemblablement bien positionnée pour profiter de la transition énergétique.
Comme on peut le voir dans le graphique suivant, la réduction du risque et l’amélioration du rendement demeurent au cœur du processus d’investissement des gestionnaires d’actif qui appliquent des critères ESG à leurs décisions.
Pour en juger dans les faits, on peut se référer à différents indices boursiers axés sur l’investissement responsable et les comparer avec les indices traditionnels. Le résultat de la comparaison variera évidemment selon les périodes et les indices retenus, mais l’un des plus reconnus, l’indice social MSCI KLD 400, peut donner une certaine idée d’ensemble. Au 30 septembre 2024, son rendement annuel surpassait légèrement celui de l’indice MSCI USA IMI – un indice équivalent qui ne comporte pas de critères d’investissement responsable – sur des périodes d’un an, trois ans, cinq ans et 10 ans, tout en présentant un profil de risque meilleur ou équivalent.
Si vous comptez faire de l’investissement responsable une résolution de la prochaine année, sachez donc qu’il est possible de concilier valeurs, rendements attrayants et saine gestion du risque. Assurez-vous cependant d’avoir une conversation avec votre conseiller pour identifier les fonds communs responsables ou durables qui répondront le mieux à vos critères et à vos objectifs.
* Les fonds communs de placement sont offerts par l’entremise de représentants en épargne collective rattachés à SFL Placements, Cabinet de services financiers.
Les sources suivantes ont été utilisées dans la rédaction de cet article.
Association pour l’investissement responsable, « Investissement responsable » ; « Rapport de tendances de l’investissement responsable canadien 2023 ».
Morgan Stanley, « Individual Investor’s Interest in Sustainability Is on the Rise » ; « MSCI KLD 400 Social Index (USD) ».
Principles for responsible investing, « What is responsible investment? » ; « What are the Principles for Responsible Investment? ».
Morningstar, « A Matter of Faith ».
SFL, « Qu’est-ce que l’investissement responsable? » ; « Peut-on vraiment investir de façon responsable? » ; « Comment investir de façon responsable? ».